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On ne la voit pas, mais on entend sa musique. On ne lui fait pas face, mais on écoute ses paroles. Les chansons de Marie-Pierre Arthur sont de plus en plus présentes dans le paysage musical québécois.
Les prix, nominations et autres récompenses la suivent désormais, pas à pas. Entrevue avec celle qui regarde Droit devant, comme l’indique le titre d’une de ses chansons.
« Le succès, les récompenses, les nominations; je n’ai pas d’attente par rapport aux prix, mais je suis évidemment contente quand je suis nommée! Pourquoi? Parce que cela rend mon travail tangible. »
Marie-Pierre Arthur évolue donc la plupart du temps dans l’abstrait de sa musique. Loin de s’en plaindre, la chanteuse originaire de la Gaspésie, qui réside maintenant dans Hochelaga-Maisonneuve (« mon chum m’a appris à aimer les ruelles de Montréal »), dit tout de même aimer ces moments où le concret refait surface… le temps d’une nomination, d’un prix ou d’un spectacle.
« La musique, ce n’est pas palpable, physiquement. Je ne peux donc pas toucher concrètement mon travail. Alors, comment sait-on qu’on travaille bien, qu’on rejoint les gens? Ce sont ces petits et courts moments tangibles, comme les spectacles ou les nominations, qui font en sorte que l’on comprend ce que l’on fait et pourquoi on le fait. »
Un seul album, mais tellement d’expérience musicale; Marie-Pierre Arthur la chanteuse est peut-être née il n’y a que quelques années, mais Marie-Pierre Arthur la musicienne, elle, est présente sur nos scènes depuis longtemps déjà! De Mara Tremblay à Karkwa, en passant par Ariane Moffatt, Stefie Shock et même Édith Butler, elle a longtemps joué de sa basse dans l’ombre de ces artistes, loin du projecteur central.
« J’aurais pu continuer à jouer de la musique et à accompagner les chanteurs sans ressentir un manque. Mais la vie a fait en sorte que j’ai fait un disque et maintenant, avec le recul, je me rends compte que c’est un accomplissement qui va me permettre d’aller plus loin dans toutes les sphères de ma vie. J’avais peur de faire un disque, je l’ai fait; maintenant, je sais que je peux faire d’autres trucs qui m’apparaissent à la base difficile. »
« J’aurais pu continuer à jouer de la musique et à accompagner les chanteurs sans ressentir un manque. Mais la vie a fait en sorte que j’ai fait un disque et maintenant, avec le recul, je me rends compte que c’est un accomplissement qui va me permettre d’aller plus loin dans toutes les sphères de ma vie. J’avais peur de faire un disque, je l’ai fait; maintenant, je sais que je peux faire d’autres trucs qui m’apparaissent à la base difficile. »
Cette expérience acquise et ce premier album réalisé – un deuxième est actuellement en préparation – la voici maintenant à l’avant-scène, devant un public qui s’est déplacé pour elle, pour entendre sa musique, pour la voir jouer, elle, Marie-Pierre.
« J’y pense quelques fois avant de commencer un spectacle, avoue-t-elle. Je trouve encore le feeling bizarre de voir tous ces gens venir me voir moi, en spectacle. J’étais habituée, quand j’étais dans l’ombre, de regarder en arrière-scène, de niaiser avec les gars du back-stage. Là, je comprends que j’ai une responsabilité envers le public que je n’avais pas avant. Je ne peux pas me permettre de décrocher. »
Et certainement pas lors des prochaines FrancoFolies de Montréal! En plus de deux apparitions sur les scènes extérieures, Marie-Pierre se présentera en effet seule devant le public de la salle L’Astral, le 15 juin, accompagnée de sa guitare. « Je n’ai jamais fait ça. Ce sera déstabilisant, intime… gênant. Évident, je serai plus fragile. Mais ce sera super intéressant comme expérience », affirme-t-elle.
Publié le 28 Mai 2011
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