dimanche 22 novembre 2009

Marie-Pierre Arthur grande découverte des Inrocks

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On y est : M Pour Montréal, jour 3

Troisième et dernier soir pour le festival M Pour Montréal, et pour ne pas changer, quelques grandes découvertes. Mais c'est cette fois dans la très vitale et inventive scène francophone que l'on est allé faire battre nos coeurs.

(...) C’est bien ici, dans le cœur de la scène franco montréalaise, que le cœur battra le plus fort pour trois et demi des plus agréables mais puissantes claques du festival. Et c’est, surtout, ici que la musique se fait la plus novatrice, la plus génétiquement modifiée, la moins clonée, la moins cadrée dans le carcan castrateur de l’indie music : c’est bien dans le Montréal francophone que les choses se réinventent, et c’est bien ici qu’on trouvera le plus d’inspiration pour les bonheurs à venir. (...)

La troisième claque, la plus forte sans doute, s’appelle Marie-Pierre Arthur. Une grande, déjà. Musicienne accomplie, la Gaspésienne a joué pour beaucoup de monde, a roulé sa bosse dans de nombreuse formations, est longtemps restée dans des ombres pourtant plus petites qu’elle. Elle a fini par aller chercher elle-même et pour elle-même, la lumière : c’est un plein soleil, radieux et magnifique, qu’elle a trouvé en se lançant sous sa propre belle étoile.

Forte tête et songwriter exceptionnelle, Marie-Pierre Arthur sait aussi s’entourer. Elle est une proche de Karkwa et de Patrick Watson, de la crème de la crème, donc, et ça s’entend : aussi caressants qu’accrocheurs, complexes mais évidents, ses compositions rock, folk, légèrement country parfois, tout à la fois souvent sont de grandes petites merveilles d’atmosphères changeantes, de vents variables, de ruptures imprévisibles, d’orages instantanés après des calmes envoûtants.

Radiohead, parfois, n’est pas loin ; Radiohead, parfois, pourrait en trembler. En architecture, on a parlé pour les gratte-ciel de "style international" : si elle chante en Français, si on pourrait parier et lui promettre un bel avenir en France, on est aussi convaincu que la Québécoise pourrait trouver la gloire un peu partout dans le monde. Car les cieux qu’elle touche, avec grâce et élégance, sont les mêmes partout dans le monde.

Extrait de l'article de Thomas Burgel, Les Inrocks, Le 22 novembre 2009

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