samedi 16 juin 2012

La fille de gang rayonne sous les projecteurs

MONTRÉAL - Marie-Pierre Arthur a le vent dans les voiles. Après avoir décroché mardi le prestigieux prix Félix-Leclerc de la chanson 2012 (volet québécois), l’auteure-compositrice-interprète se produisait sur les planches du Club Soda, mercredi soir, dans le cadre des FrancoFolies de Montréal.

C’est une chanteuse pleine d’assurance qui s’est présentée au public, lançant le bal avec Fil de soie, une pièce écrite par sa fidèle complice Gaële.

Francofolies 2012

Dès le troisième morceau, Si tu savais, on était déjà accros à cette pop aux accents de folk et de country. Cette pièce dense en percussions et dotée de «riffs» entraînants est un pur plaisir auditif, le clavier lui conférant une petite touche rétro.

Signe que cette native de la Gaspésie est une fille de gang, ils étaient sept musiciens sur scène pour l’accompagner, soit Joe Grass et Guillaume Doiron aux guitares, José Major à la batterie, ainsi que trois voix féminines; Geneviève Jodoin, Virginie Cummins et Nancy Cummins. Sans oublier le claviériste François Lafontaine (de Karkwa), son compagnon sur la scène comme dans la vie. C’est d’ailleurs lui qui a réalisé le plus récent album de Marie-Pierre, Aux alentours, dont il cosigne aussi les musiques.

La dynamique brunette à la voix d’or a fait la part belle à ce nouvel opus. Pour Encore là, elle a invité le public à se coller au son de cette chanson «un peu suave, un peu cochonne», mise en relief par un puissant solo de guitare et qui s’éteint dans un délire de batterie.

Marie-Pierre n’a néanmoins pas boudé son premier album, interprétant notamment l’incontournable Pourquoi, ainsi que la très belle Elle. «J’ai des choristes devant et derrière moi», a-t-elle lancé, un clin d’œil aux quelques spectateurs qui ont entonné le refrain avec elle.

La pièce Chanson pour Dan a marqué un des beaux moments d’émotions du spectacle. Grattant sa guitare sous une lumière tamisée, la chanteuse a offert un hommage bien senti «à un ami disparu».

La fille et «ses gars» ont offert une reprise bien sentie de Jealous Guy de John Lennon, une pièce rock qui cadrait parfaitement avec la musique un brin «seventies» de Marie-Pierre.

On savait que ses rythmes accrocheurs avaient quelque chose de grisant. Pas surprenant que sur scène, la magie opère.

Marie-Pierre Arthur a longtemps joué un rôle de second plan sur la scène musicale québécoise. À titre de choriste et bassiste, elle a accompagné de nombreux artistes, notamment Mara Tremblay, Stefie Shock et Ariane Moffatt. Sa carrière solo n’a débuté qu’en 2009, avec son premier album éponyme. Un bébé et de nombreuses collaborations plus tard, elle a accouché de son deuxième opus, en février dernier.

À la voir sur scène mercredi soir, on est bien heureux que la talentueuse auteure-compositrice-interprète soit sortie de l’ombre. Fini le temps où elle était la bassiste de l’une ou la choriste de l’autre. Parce que sous les feux des projecteurs, Marie-Pierre Arthur rayonne.

Par Judith Plamondon, Agence QMI, publié le 13-06-2012

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