jeudi 10 décembre 2009

Marie-Pierre Arthur brave la tempête

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Photo: Agence QMI

Rentrée montréalaise

La dernière année s’est avéré un véritable tourbillon pour Marie-Pierre Arthur, qui lançait en février son tout premier album.

C’est sous les derniers émois de la première tempête hivernale qu’elle a effectué sa rentrée montréalaise, mercredi soir, au National. Son folk-rock lumineux n’aura certes fait fondre les centimètres de neige s’étant accumulés au cours de la journée, mais il a réchauffé et dégourdi les spectateurs ayant bravé le chaos blanc.

L’auteure-compositrice-interprète s’amène à l’avant-scène après quelques dix années passées dans l’ombre de grands artistes tels que Stefie Shock, Ariane Moffatt et Mara Tremblay. Ces multiples expériences en tant que choriste et bassiste auront immanquablement forgé sa personnalité artistique.

Nourrie par cet important bagage musical, la chanteuse, passionnée, allie ces influences diverses, les modèles comme bon lui semble, passant allègrement du folk planant au rock quelque peu salopé.

Fruit d’une étroite collaboration avec de proches amis pourtant issus de milieux musicaux différents, l’on pense à des membres de Karkwa ou encore Patrick Watson, l’opus révélait un contenu fort prometteur et homogène, malgré des ambiances terriblement loin les unes des autres. Promenées de scène en scène, les pièces ont inévitablement évolué, conservant toutefois leur cachet si prenant.

Accompagnée de Joseph Marchand et Olivier Langevin à la guitare, José Major à la batterie et Denis Faucher au piano, Marie-Pierre a, en ce soir de première montréalaise, poussé plus loin l’exploration musicale, jouant d’emblée sur les contrastes de rythmes avec Déposer les armes et Elle. Une magnifique poésie, signée Gaële Tavernier, parfois malheureusement inaudible lors des multiples envolées musicales, s’est néanmoins vue sublimée par une voix à la fois posée et intense.

Les spectateurs, moins nombreux qu’escompté en raison des imprévus climatiques, se sont immédiatement laissé bercer par les rythmes, battant la cadence et jouant les chœurs. À son tour soulevée par une telle réception du public, elle a affiché une totale aisance sur scène, échangeant et blaguant avec lui.

Louis-Jean Cormier, chanteur de Karkwa, s’est joint à Marie-Pierre pour l’interprétation de Tout ça pour ça, aux accents country, et Never Going Back Again, pièce de Fleetwood Mac. Laissée à elle-même alors que Daniel Lavoie s’est vu confiné chez lui par la tempête, elle a magnifiquement livré Qui sait, qui a connu une soudaine poussée d’adrénaline pour doucement mourir. Cette hausse d’énergie a donné un second souffle au spectacle, qui a pris une tournure plus dynamique avec les chansons Droit devant, Sans mémoire et Pourquoi.

La tempête n’a aucunement freiné les ardeurs de la belle et sa bande, qui ont offert une prestation d’une remarquable intensité.

Marie-France Pellerin (Agence QMI)le 10/12/200, www.24heures.ca

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