lundi 6 février 2012

la meilleure chose qui puisse nous arriver

Son copain réalise "aux Alentours" «Ç’a été la meilleure chose qui puisse nous arriver» – Marie-Pierre Arthur 

Un folk-rock indie aux multiples contrastes qui donne vie à des bribes d’histoires touchantes écrites en collaboration avec Gaële: Marie-Pierre Arthur a de quoi être fébrile à l’idée de lancer son deuxième album, Aux alentours, le 6 février prochain. Réalisé par son conjoint, François Lafontaine, le projet a rallié dans les environs le batteur Robbie Kuster (Patrick Watson), le guitariste Olivier Langevin (Galaxie, Mara Tremblay), Joe Grass ainsi que Louis-Jean Cormier et Julien Sagot (de Karkwa). De divers horizons musicaux, les musiciens ont contribué à la création de morceaux tantôt mordants, tantôt atmosphériques, mais toujours ensorcelants.

Ton premier album a été super bien accueilli en 2009, tant par la critique que par le public. Une pression s’est-elle fait sentir pour ce deuxième opus?

Je la sens plus maintenant qu’on en est aux premières critiques. Ça ne faisait pas du tout partie de mes pensées, au moment de la création. J’essayais juste d’atteindre ce que j’avais dans la tête. J’étais complètement habitée par le projet.

Comment qualifierais-tu ton évolution musicale depuis ton premier album?

J’ai l’impression que c’est plus rock et que ça ressemble davantage à ce que je suis devenue en spectacle. Le premier album était plus rêveur. Je suis aussi terre à terre et très crue. J’entends les deux côtés de ma personnalité sur ce disque.

À quoi fait référence le titre Aux alentours?

C’est une expression qu’on retrouve dans une des chansons et qui exprime bien l’idée derrière les textes de l’album: je raconte soit mes histoires, soit celle de gens proches vivant des choses qui me touchent terriblement. On ne sait jamais si c’est ou non mon histoire.

Tu as d’ailleurs collaboré de nouveau avec Gaële pour l’écriture. Qu’est-ce qui fait d’elle une bonne co-auteure?

L’écoute. Nous sommes de très proches amies. Ça nous permet de parler en profondeur de ce qu’on vit ou de ce qu’on remarque. On a la même vision des choses. On travaille ensemble tout le temps, à chaque mot. C’est vraiment une technique qui nous appartient. Et Gaële, c’est la «débogueuse»! On a travaillé à partir de la musique. C’est restreignant que la mélodie nous soit imposée. Il faut avoir une habileté avec les mots, ne pas déformer ce que j’ai envie de dire. Ce n’est pas évident, mais elle trouve toujours des solutions.

Ton copain, François Lafontaine, claviériste de Karkwa, a réalisé l’album en plus de signer de nombreuses compositions. Comment s’est déroulée la création avec lui?

On avait coréalisé mon premier album, mais on avait mis Louis-Jean (Cormier) dans le chemin au cas où ce ne serait pas une bonne idée de faire ça en couple. (rires) On courait un risque de le faire seulement tous les deux, cette fois-ci. Si ça ne se passait pas bien, ça laisserait des traces dans la vie de tous les jours. On a pris ce risque parce que je ne me voyais pas confier mes chansons à quelqu’un d’autre, d’autant plus que Frank signe plusieurs compositions musicales. Ça s’est merveilleusement bien passé!

Dans tes remerciements, on peut lire: «Je t’aime encore, même après tous ces conflits d’intérêts.» Travailler ensemble vous a rapprochés?

On a vécu à cent milles à l’heure, ces dernières années. On n’avait jamais pu reprendre du temps pour nous. Lors de la création, tu n’as pas le choix d’être terre à terre et vrai, aussi. Tu dois mettre tes tripes sur la table. C’est de cette façon qu’on est tombés amoureux. Travailler ensemble nous ramenait donc à l’origine de tout ça. On faisait ce qu’on aimait et on pouvait voir l’autre à son meilleur. Ç’a été bon pour notre santé de couple. Ç’a été la meilleure chose qui puisse nous arriver, alors qu’on craignait que ce soit la pire.

Quelle touche a-t-il apportée à l’album?

Il a une personnalité assez forte, et ça s’entend dans ses compositions. Lors de la création, il a apporté beaucoup de – c’est un mot terriblement pas à la mode! – joie. Il est bon pour amener à la fois fun et rigueur. C’était comme une cour d’école avec juste de grands niaiseux qui s’amusent à jouer de la musique. Ce sont des moments chers, pour moi, à la fois de légèreté et de bonheur.

Tu es maintenant maman. Qu’a apporté la maternité à ta musique?

C’est trop frais pour que je puisse comprendre ce que ç’a changé, musicalement parlant. Je vis plein d’émotions qui n’avaient jamais existé chez moi. C’est une nouvelle palette dans laquelle je peux jouer.

Ton fils n’a qu’un an et demi, mais aime-t-il déjà la musique?

Il écoute de la musique et danse tout le temps. Nos oreilles chauffent! (rires) Il sait où est le bouton «Play» sur le système de son. Quand il est fatigué, il s’assoit avec sa doudou en face du haut-parleur. Pour l’instant, heureusement, c’est nous qui gérons ce qu’il écoute...

A-t-il passé un peu de temps avec vous en studio?

Il est venu quelques fois avec ma mère. Il a aussi passé du temps chez elle, en Gaspésie. Je procrastine beaucoup moins, depuis son arrivée. Quand je travaille, je rentabilise mon temps. Je ne m’imaginais pas qu’être efficace puisse être le fun.

Ton album sera lancé en France ce printemps. Devoir éventuellement concilier la tournée et la vie familiale te fait-il peur?

Oui. J’essaie de ne pas trop y penser et de me dire que les solutions vont venir avec les contrats. Je vais l’emmener avec moi quand ce sera possible. Je ne voudrais pas mettre ma carrière devant l’équilibre de mon garçon. En même temps, si je ne fais pas de musique, je ne serai pas heureuse. Tout arrêter pour rester à la maison me rendrait folle! Il faut vraiment que je trouve l’équilibre et que tout le monde soit heureux.

Marie-Pierre Arthur lance Aux alentours le 6 février prochain à 18 h, à La Tulipe.

Article de Marie-France Pellerin / 7Jours2012-02-02

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