Ça fait une éternité que j’attend après une artiste comme Marie-Pierre Arthur. Elle est une auteure / compositrice / interprète d’un talent extraordinaire qui ose aller à l’encontre de l’industrie de la musique populaire au Québec. Elle le fait avec brio. Afin de comprendre pourquoi, laissez-moi vous expliquer ce à quoi elle fait face.
Le réseau le plus populaire de stations de radio au Québec est trop occupé à diffuser de la musique de club et à vous crier des annonces dans les oreilles pour porter quelconque attention aux nouveaux artistes. Sérieusement, je ne peux pas m’empêcher de penser «quelle bande de douchebags» en voyant leur page d’accueil. Les autres stations de radio sont soit des machos libertaires ou bien ils ignorent le matériel original qui est sorti dans les 10 dernières années. Les stations de diffusion publiques comme la première chaîne de Radio-Canada diffusent une plus grande diversité de musique, mais ils font surtout des émissions basées sur des discussions.
Au Québec, si vous allez à l’encontre du vent, vous aurez très peu de support et d’opportunités de survivre seulement avec votre art. Ça prend des pionniers de la musique indépendante comme Karkwa qui ont du succès à l’extérieur de la province pour parrainer de nouveaux artistes jusqu’à ce qu’ils puissent percer par eux-même. C’est à peu près ainsi que Marie-Pierre Arthur y est arrivé.
Aller à l’encontre du vent sur la scène musicale au Québec signifie mettre autant d’emphase sur la qualité et l’originalité de l’instrumentation que dans la performance vocale. Cela décrit très bien ce que Marie-Pierre fait. C’est le genre de musique qu’on peut écouter sans même porter attention aux paroles parce qu’il y a tellement plus à écouter. Elle chante des mélodies si belles qu’on s’émerveille à la façon dont les mots s’y intègre plus qu’à leur signification. Quand vous décidez de porter attention aux paroles, vous avez l’agréable surprise de découvrir quelque chose d’aussi très beau.
Je crois qu’il est plus difficile pour une femme d’aller à l’encontre du vent au Québec, ne serait-ce qu’à cause d’une longue tradition de divas avec des voix flamboyantes. C’est tout comme la province essayait de cloner le succès de Céline Dion depuis les années 80. On ne s’attend malheureusement à rien de moins des chanteuses. On ne s’attend généralement pas à ce qu’elles jouent d’un instrument. C’est si rafraîchissant de voir une déviation si forte du modèle québécois dans la musique de Marie-Pierre Arthur.
Je devrais probablement ajouter que j’adore véritablement sa musique. Je ne fais pas que l’admirer pour percer devant l’adversité. Elle a déjà deux albums, un qui est éponyme qui est sorti en 2009, et un second qui vient tout juste de sortir nommé Aux Alentours. Les deux sont excellents...(lire la site ici )
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